Quelle éthique pour l’éducation émotionnelle et sociale ?
1 – INTÉGRATION – l’éducation émotionnelle reconnaît les individus dans leur unicité, leur particularité quelle qu’elle soit, et facilite leur intégration dans le groupe, dans la collectivité à laquelle ils appartiennent (famille, école, institution, entreprise, commune, région, pays et monde). Elle cherche à relier et à intégrer.
2 – COOPÉRATION – Proposant des outils de communication et d’harmonie relationnelle, l’éducation émotionnelle se veut être un outil de promotion de la paix, d’une coopération accrue entre les individus et les peuples, à l’opposé du chacun pour soi, de l’insouciance, de l’égocentrisme, tant envers la collectivité qu’envers l’environnement.
3 – RESPONSABILISATION – l’éducation émotionnelle cherche à responsabiliser l’individu, à l’amener à intégrer le fait qu’il est pleinement créateur de sa réalité. Elle invite constamment à reconnaître les choix qui sont faits et à identifier, le cas échéant, des choix plus appropriés. Elle favorise l’autonomie.
4 – ACCEPTATION – L’éducation émotionnelle utilise autant que possible la dynamique de groupe, l’écoute et le partage comme soutien aux apprentissages individuels. Elle cherche à développer l’acceptation et le non-jugement, dans le respect de la personne, de ses différences, de ses apprentissages spécifiques, de son rythme et de ses choix.
5 – INVITATION POSITIVE – L’éducation émotionnelle n’impose aucun credo, aucune adhésion intellectuelle à une théorie particulière. Elle pose des questions et invite à trouver des réponses plus que ne force à une adhésion d’un projet préétabli. Elle accorde une place prépondérante à l’éducation active, à la recherche individuelle, au travail en équipe, à l’expérience.
6 – BIENVEILLANCE – L’éducation émotionnelle dénonce toute intolérance, tout extrémisme quel qu’il soit. Elle prône le pluralisme, l’unité dans la diversité. Elle pratique, démontre et enseigne l’accueil bienveillant, le non-jugement, la simplicité, la vérité et la transparence.
7 – SÉCURITÉ – L’éducation émotionnelle se doit d’offrir un espace sécurisé dans lequel chacun se sentira accepté tel qu’il est, entendu, reconnu, apprécié, libre de ses choix.
8 – PROXIMITÉ – L’éducation émotionnelle affirme le besoin de chacun à des relations saines, y compris de proximité, dans le respect et la dignité. Elle mène vers la confiance et l’ouverture aux autres. Elle invite cependant à la vigilance envers toute forme d’abus ou d’intrusion dans l’espace personnel ou sensible de la personne, en particulier des plus vulnérables.
9 – DÉMONSTRATION – L’éducateur responsable (et certainement l’animateur en éducation émotionnelle) se doit de démontrer les valeurs et compétences nécessaires plus que de les imposer par le discours. Il veillera constamment à démontrer une acceptation inconditionnelle de chacun, une attitude positive et constructive, une attitude d’écoute, d’intégrité, de liberté intérieure, d’humilité, de vérité, de tendresse et de légèreté.
10 – PÉDAGOGIE POSITIVE – L’éducation émotionnelle prône le recours à une approche résolument positive de l’éducation, à une discipline positive, à des sanctions éducatives, voire ludiques, plutôt que punitives. Face à tout écart comportemental, l’éducation émotionnelle cherche à rencontrer, à identifier le besoin, à clarifier les choix. Elle cherche à valoriser l’individu afin d’obtenir son adhésion à un projet constructif.
11 – PLURALISME et OUVERTURE – L’éducation émotionnelle n’appartient à aucun groupe et ne suit aucun courant d’enseignement particulier. Tout ce qui est susceptible de rencontrer ses objectifs est bienvenu. Les termes utilisés, les outils, jeux et activités ne peuvent faire l’objet de droits exclusifs. Autant que possible, ils doivent pouvoir être échangés librement.
12 – ACCESSIBILITÉ – L’éducation émotionnelle n’est pas un produit de luxe destiné aux riches. Elle se doit d’être le plus accessible possible et le plus largement offerte.